21 mai 2010

Le media social vous condamne à être intelligent. Personne ne vous souhaite les crises de Nestlé, Domino'sPizza, Dell, Kriptonite...

 Il y avait beaucoup d’intelligence à Athènes. L’intelligence, en Grec moderne, se dit Exhypnos.

Ethymologiquement, l’intelligence serait donc une sortie de l’hypnose, du sommeil, une position d’éveil. Les latins feront référence au mot latin intelligere, qui signifie comprendre. Mais pour comprendre, il faut être éveillé.

L’humain vit dans le réel, mais il invite souvent l’imaginaire dans son quotidien. Un imaginaire refuge qui le plonge tantôt dans la nostalgie du passé, tantôt dans l’imagination d’un futur qui, par paresse ou narcissisme, se résume vite à un fantasme. Le fantasme et la nostalgie sont deux façons de nous endormir, de renoncer à être en éveil, à être vigilant. Et aujourd’hui, internet est un terrain fertile aux fantasmes.

Le fantasme nous place au centre du monde et nourrit la démesure tandis que l’imagination nous apprend la pondération. Le fantasme impose, et l’imagination explore. L’imagination c’est l’imaginaire qui reste en éveil, donc intelligent, le fantasme c’est l’imaginaire qui renonce à l’éveil. Mais l’éveil ne suffit pas.

Si l’intelligence est une affaire d’éveil, il faut encore que le regard éveillé que nous portons soit celui de l’explorateur, de l’homme qui va vers le monde avec sa part de candeur d’humilité, d’inexpérience. Internet peut devenir un magnifique outil au service de cette exploration.

L’holocauste aurait-il pu avoir lieu sile WorlwideWeb avait existé ? J’ai la candeur de croire que non. Cela ne changera rien au passé mais permet d’imaginer un monde meilleur qui se révolterait contre les dictatures. C’est un signal que Twitter et les élections iraniennes nous envoient également. Evgeny Morozow en a parlé dans un interview avec le Washington Post. Il est prudent dans ce qu’il énonce mais il dit clairement que Twitter a aidé là où des chaines comme CNN étaient moins efficaces. « We saw quite a few citizen journalists doing an excellent job of taking photos and videos of protests in Tehran almost in real-time. They have, indeed, filled an important niche. Networks like Twitter, similarly, have played a great role in attracting people's attention to this user-generated content. So, Flickr provided great photos -- and Twitter provided great attention to these photos. »  Il modère néanmoins l’enthousaiasme de certains : "it has been of great help in terms of getting information out of the country. Whether it has helped to organize protests -- something that most of the media are claiming at the moment -- is not at all certain, for, as a public platform, Twitter is not particularly helpful for planning a revolution (authorities could be reading those messages as well!). However, in terms of involving the huge Iranian diaspora and everyone else with a grudge against Ahmadinejad, it has been very successful. Inevitably, there have been negative effects as well -- for example, several campaigns to organize cyber-attacks on pro-government Web sites have been publicized via Twitter, which I think shows that there is also a very dark side to new media that is yet to be explored."

 Rien n’est parfait et l’usage des réseaux sociaux au profit de la démocratie a encore du chemin à parcourir.

 

Bref sortons de l’hypnose imposée par nos fantasmes. Éveillons-nous à l’enfant qui est en nous et qui tout petit posait toutes les questions philosophiques. Tous les « pourquoi » d’un enfant qui ne se satisfait jamais d’un « Parce que » comme réponse. Ils veulent comprendre, ils voudraient qu’à leur « Pourquoi » on réponde « pour que ». Hélas, un jour vient l’école qui leur inculquera souvent les réponses aux questions qu’ils n’auront plus envie de poser. Ils seront endormis et tout disposés à reproduire l’idéologie dominante. En matière de media sociaux la question à se poser est celle de l’enfant : il ne faut pas le faire prace que d’autres le font, par exemple mais pour que ceci ou cela se passe. Pour que la démocratie l’emporte, pour qu’une relation durable se noue avec les stakeholders d’une entreprise dans le cadre d ‘échanges constructifs.

 

Maître ou esclave ? La question se pose aussi dans la relation qu’une entreprise souhaite avec ses clients, ses employés et avec le reste du monde. Il faut sortir de cette hypnose dans laquelle la révolution en cours place une grande partie des décisionnaires en entreprise en paralysant leur entreprise. Ils ne peuvent pas attendre que ce soit le monde extérieur qui vienne les sortir de leur torpeur parce que ce type d’éveil est toujours associé à une crise. Personne ne leur souhaite de vivre ce que Nestlé a connu. Mais il est bon de se souvenir que ce sont les activistes de Greenpeace qui squattent une page de Nestlé sur Facebook, un bloggeur, Jeff Jarvis, qui fait vaciller , en 2005, la réputation de Dell, un employé qui bafoue l’image de marque de Domino’s pizza , un client de Kryptonite qui dénonce la fragilité de leurs cadenas. Il est bon aussi de se souvenir que la marque qui a le plus de fan sur Facebook sans que le manafgement de l’entreprise ne soit au courant était Nutella. Une page initiée par un fan de la marque aux USA. Une histoie incroyable alors que Nutella n’a pas investi plus de 300000 dollars en marketing cette année là et pas un cent en social marketing.  Certains sont choqués par cet exemple d’une marque qui ignore les media sociaux.  Que se passera-t-il le jour où cette marque adulée se verrait attaquée s’il s’avérait qu’elle emploit des huiles qui soit seraient néfastes pour la santé soit proviendrait de sources doueteuses  ou si un employé voulait se venger ? Cette masse de fans est un atout mais il faut le gérer. Ferrero qui est une entreprise remarquable reste tr ès secrète. Ne devra-t-elle pas s’ouvrir ?

 

L’intelligence , c’est l’ouverture. Et l’ouverture, c’est renoncer au type de management patriarcal où le sommet dicte à la base ce qu’il y a à faire. Cela réconforte tout le monde, mais cela ne marche pas, cela ne marche plus. Le leadership de demain sera un leadership d’ouverture et devra renoncer à s’exercer comme par le passé au moyen de la communication et du contrôle.  Dans l’ économie participative il faudra cimenter les équipes avec la confiance. Il faudra accepter qu’on puisse céder du contrôle à quelqu’un qui agira de manière responsable.

Posted via web from Dialog or Death

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