19 mai 2010

Les Technologies de l’information libèrent notre cerveau,qu’en fait-on?

 La puissance de l’informatique change  nos vies. Nous pouvons assister à une conférence ou une réunion , tout enregistrer en mémoire, le classer pour ensuite l’enrichir automatiquement grâce aux liens que suggère notre ordinateur pour chaque mot évoqué. On Googelise le contenu, l’ordinateur trouve des associations avec d’autres textes ou conférences enregistrées sur Slideshare.com ou ailleurs. On les intègre en deux ou trois clicks, on les met joliment en pages et on les illustre avec des photos suggérées par un site d’échange de photos ou de vidéos. On est devenu auteur en deux temps trois mouvements. Régisseur du savoir mis à  disposition. Et tout cela reste gravé dans la mémoire de Google. Pas dans la mienne, je peux passer à autre chose. A-t-on encore le goût de découvrir ?

La technologie de l’information nous dispense d’avoir de l’imagination et nous épargne la tâche de devoir mémoriser. On croit se singulariser parce que nous sommes seuls devant notre PC alors qu’il est plus que vraisemblable que plus les individualismes se développent et se multiplient, plus ils produisent de l’uniformité. Enrichit-on son texte ou sa pensée en saisissant tous les liens offerts ou entre-t-on en conformité avec la masse ? On brandit haut et fort sa singularité sur Facebook et sur Twitter mais n’est-ce pas le reflet de gens qui petit à petit se laissent obséder par un besoin de  reconnaissance et d’ assimilation ?

Michel Serres dit que notre ordinateur « contient  nos facultés opératoires, et bien plus, ainsi que des millions d’images – plus que ne peut concevoir notre imagination. Or autrefois qu’était-ce que penser ? Qu’était-ce que connaître ? C’était faire fonctionner en soi ce qu’on appelait « les facultés de l’âme » : la faculté d’opérer, de raisonner, la faculté de la mémoire et la faculté de l’imagination. Ces trois facultés viennent soudainement de tomber dans cet objet devant vous, qui est l’ordinateur. » C’est une révolution dont nous ne mesurons pas encore toute l’ampleur sinon que dispensé de ces facultés, il nous reste des cellules grises que nous pouvons cultiver et exercer à l’intelligence (comprendre) et l’inventivité (Créer). Comme en toute chose, il y a deux possibilités, soit suivre le mouvement et s’inscrire dans le flux de la conformité soit en sortir.  Ceux qui suivent le mouvement sont guettés par le prolétariat. On devient prolétaire quand on perd son savoir pour ne devenir qu’une force de travail. Il y a une prolétarisation manifeste du management au sein des multinationales : on ne leur demande plus de penser, ni d’inventer, juste d’ accomplir. Heureusement, il y a des jeunes qui lancent leur entreprises avant d’avoir fini leurs études, qui inventent de nouveaux outils et de nouvelles relations au monde et au travail qu’il serait idiot d’ignorer.

La contrainte que nous impose ces technologies consiste à libérer notre inventivité. Jamais le potentiel pour l’exercer n’a été aussi grand. Jamais le danger d’y renoncer non plus. Stiegler disait que dans le processus de prolétarisation, « les producteurs perdent leur savoir-faire et le public  leur savoir vivre. » Et c’est ce qui se passe. Mais c’est aussi ce que le media social peut et va changer. Il redonne l’envie et les moyens d’inventer. Il permet au public de devenir entrepreneur. Plus la société dans laquelle nous vivons  se développe, plus elle semble condamnée à produire du service. Les entreprises à fortes demande en main d’œuvre partent où la main d’œuvre est bon marché. Hélas les pays où cette main d’œuvre est bon marché sont aussi les pays où on trouve le plus d’intelligence. En Belgique , au sein de mon entreprise je fais développer des programmes informatiques  par des bac+3, en Tunisie j’ai des bacs+5. Ces pays à bas salaires devenant riches refuseront les tâches peu valorisantes. Où ira-t-on ? On reviendra au bon vieux passé, au bon vieux repli sur soi, à l’intégration de tous les métiers dans toutes les régions. Sauf si on se rend compte que
c’est l’économie participative qui va remplacer l’économie de service. Internet rend cette économie participative irréversible. L’enjeu est donc dans la qualité de ces relations qui se tissent sur le net autour de nous tous. Ces relations modifient déjà l’écosystème de votre entreprise et de chacun de vos employés  mais vous ne vous en rendez peut-être pas encore compte.

Posted via web from Dialog or Death

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