09 novembre 2006

Le capitaliste de demain, une chance pour l'Europe

Un journaliste relevait récemment dans mon livre une ligne où je prétendais que la bourse n'était pas l'amie de l'innovation. J'ai pondéré cette suggestion. il va de soi que c'est la bourse qui permet de créer des fonds de " corporate venture " comme le Nokia Blue funds, dont le but est de financer la recherche et l'innovation.
Il reste que ces inventions sont externes à l'entreprise et que c'est dommage parce que l'actif le plus important d'une entreprise, ce ne sont ni le machines, ni les bâtiment
s, ce sont les cerveaux et ce qu'ils produisent. Les mêmes types de fonds existent dans le secteur de la pharmacie et des softwares. Donc, oui, la bourse, par ce biais stimule l'innovation. Mais elle la stimule chez des spécialistes et les spécialistes sont condamnés, dans la majorité des cas, à améliorer ce en quoi ils sont spécialisés. Et c'est une erreur. Mon livre suggère au travers de multiples exemples, l'intérêt de s'ouvrir à l'inconnu, pour créer de vraies innovations. L'interdisciplinarité, l'ouverture à l'inconnu sont nécessaires à la créativité. En attendant ces fonds permettent d'espérer. Il ne faut jamais désespérer de l'avenir. Les ordinateurs d'aujourd'hui ont fait d'énormes progrès. Mais ils sont au monde de l'informatique ce que l'auto de 1910 est à l'automobile: il y a de quoi réinventer tout cela. Chez Microsoft on prévoit la mort du PC. Il existera toujours mais sous des formes multiples et variées qui n'auront plus rien à voir avec un laptop. La bourse et les fonds existeront toujours aussi. Mais peut-être que quelques "venture capitalists" se convertiront en "Invention capitalist ". Un transfuge de Microsoft a créé " intellectual ventures " aux Etats-unis. Une boîte qui soutient les innovations intellectuelles, leurs développements et leurs protections par dépôt de brevet. Leur business est plus risqué que celui d'un venture capitalist . Pour diminuer le risque ils ont opté pour une stratégie de taille: s'ouvrir au plus grand nombre d'innovateurs pour accroître leur chance de développer et lancer l'application qui tue. Je ne cois pas que ce type d'entreprise soit la panacée. Il me semble clair, qu'à l'américaine, ils ont trouvé un système qui va permettre de se faire beaucoup de blé ne serait-ce qu'en attaquant toute invention qui s'approcherait de celles que " intellectual ventures " aura brevetées. Mais International Ventures indique une piste pour l'avenir. Personne ne croyait au micro-crédit, aujourd'hui, même les grandes banques s'y intéressent. Demain elles s'intéresseront peut-être aux innovations et à leur financement ? Aux USA, lever des sous, c'est facile. En Europe pas. En Belgique encore moins. Les plus grands artistes du monde viennent à Bruxelles pour enregistrer leurs disques, depuis toujours. Que fait-on pour développer cette industrie et en faire un pôle comme Hollywood l'était pour le cinéma ? Rien. L'Europe reste un berceau d'innovation, de créativité et d'interdisciplinarité: GSM , Airbus, TGV...peuvent en témoigner. Mais sans la pression de l'état, elles ne seraient pas sorties. Que font les banques en Belgique pour soutenir l'innovation ? Quel sort le plan Marshall wallon réserve-t-il au développement de l'innovation ? Très peu. La recherche qu'il soutient est de la recherche appliquée, spécialisée. C'est mieux que rien. Mais ce n'est pas avec du "mieux que rien" qu'on fera la différence. Le "mieux que rien" , c'est bon à court terme. Nous surestimons le court terme et nous sous-estimons ce qui pourra se passer dans dix ans. L'Europe a tout pour faire la différence. Il manque la vision et le temps de penser pour la forger au sein des gouvernements, des comités de direction et des fonds d'investissements. Il reste plein de signes qui permettent de garder l'espérance et l'envie de changer cela. L'avenir n'est pas qu'en Chine, Zara le prouve. Les chinois ont assez de sous pour racheter les USA et l'Afrique. Ils ont des ingénieurs ingénieux. Ils auront vite des spécialistes. Il n'ont pas d'idée et, depuis Confucius, plus de culture de la pensée, l'engrais le plus vital pour l'innovation. Patrick Willemarck

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