04 mai 2009

The times they are a-changin'.

Oui, il existe encore des marques qui pensent qu’elles seules peuvent décider du lieu et du moment où entrer en communication avec un consommateur. Et je les comprends, avec l’assaut des nouvelles technologies, le risque de perdre le contrôle de la conversation est énorme. Combien de temps pourrons-nous encore garder ce contrôle avec ces consommateurs qui utilisent en masse le web2.0. Christophe Chantraine qui revient d’Australie où il a obtenu son Master en Media Arts a un point de vue tranché sur la question.

« Naturellement, l’utilisateur du Web 2.0 a des besoins et des envies. Il est par conséquent un consommateur, qui utilise les possibilités du Web2.0 pour exprimer et partager son opinion sur les produits, les services et les marques qu’il consomme. Il interagit avec d’autres utilisateurs du web, les informe et finalement influence leurs décisions d’achat. Nous revenons donc au modèle médiatique du bouche à oreille. »
A propos de la représentativité des gens qui chattent sur le web, il ne laisse pas planer beaucoup de doutes, non plus.
« Le fait que les gens échangent sur la toile ne serait pas un problème pour les marques si ces utilisateurs du web 2.0 formaient un groupe isolé non représentatif de la population, comme ce fut le cas au début du développement d’Internet. Mais aujourd’hui, les chiffres sont là pour secouer les convictions des Product manager et autres responsables de marques:

* Il existe sur le Web plus de 100 millions de blogs, 120 000 nouveaux blogs sont créés chaque jour. 15,5 millions de nouveaux articles sont postés chaque jour sur les blogs. (Source: Technorati)
* Facebook revendique plus de 175 millions d’utilisateurs actifs

Le réseau social en lui-même évolue en permanence en fonction des innombrables interactions entre utilisateurs. Du nouveau contenu est perpétuellement uploadé sur le site. Les statistiques sont éloquentes :

* Plus de 850 millions de photos et 7 millions de vidéos sont uploadées sur le site chaque mois
* Plus de 28 millions de contenu en tout genre (liens, extraits de blogs, notes, photos…) sont échangées chaque mois
* Plus de 25 millions de groupes actifs existent sur Facebook. Une partie de ses groupes sont en réalité des communautés de consommateurs d’un produit ou d’une marque.

Ces chiffres impressionnants prennent une ampleur supplémentaire lorsqu’on considère le fait que 40% des utilisateurs de réseaux sociaux utilisent les réseaux pour s’informer sur les produits et les marques qu’ils apprécient ou qu’ils comptent acheter. (Source TNS Survey).

De plus, 15% de l’ensemble des conversations qui ont lieu sur les réseaux sociaux incluent des références ou concernent directement une marque ou un produit. (Source Northeastern University). »

Combien de temps pourrons-nous encore vivre avec le Kotler sous notre oreiller ?

« Les chiffres, en constante évolution, le prouvent ; le web est devenu un média de masse. Un outil de divertissement, d’information et de travail d’une telle ampleur qu’il remet en question la plupart des certitudes acquises au fil des années quant au comportement des consommateurs et aux moyens de les toucher. Les conséquences de la popularité d’Internet sur les habitudes de consommation sont en effet nombreuses et réelles. Mais elles sont aussi difficiles à accepter pour les marques tant elles obligent à repenser de nouveaux modèles marketing et à changer fondamentalement la relation entre les consommateurs et les marques. »

Bref, il y a de quoi réfélchir et réinventer . Comme disait Pierre Dac, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement.

« Pour illustrer cette affirmation, prenons par exemple une étude Nielsen portant sur les conversations ayant lieux dans les réseaux sociaux entre 2007 et 2008. Cette étude montre que le mot « faux » est le terme le plus souvent associé au mot « publicité.

Déjà en janvier 2006, Marketing Magazine avait publié un constat provocant : « 44% des responsables des entreprises de grande consommation estiment que leur stratégie publicitaire n’a pas été efficace en 2005. »

Alors, oui, il y a encore des gens qui s’accrochent à leurs positions. Et bien sûr que je les comprends. Mais il faut accepter, à l’heure où nos enfants challengent le bien-fondé des théories enseignées par leurs profs en allant sur Wikipedia, que la relation du maître à l’élève n’a plus sa place au XXIème siècle. La relation devient égalitaire. Il en va de même entre vendeur et acheteur. C’est une des nouvelles donnes que le nouveau patron de General Electric mentionnait dans son discours aux troupes quand il a été nommé.

S’accrocher à ses positions c’est agir comme ce père déboussolé par rapport aux attitudes de son fils et qui confie à un ami : « je ne comprends plus mon fils, il ne m’écoute plus ».
En disant cela il avoue le problème. Et nous risquons un jour en tant que Marketer de nous trouver dans la même position : nous ne comprendrons plus notre consommateur parce qu’il n’écoutera plus nos modèles et campagnes du passé.

Comme le chantait Dylan :
You better start swimmin'
Or you'll sink like a stone
For the times they are a-changin'.



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I'm the founder of Dialog Solutions.
On this blog I want to share views and opinions about business and more specifically about Brands, Consumers, Marketing, market research, innovation, loyalty, etc., all those business aspects that are deeply affected by social media.
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