05 octobre 2008

A qui se fier, en pleine crise ?


A qui se fier ?

Toutes les crises sont porteuses de renouveau, pourvu qu’elles éclatent.
La petite Belgique n’est évidemment pas épargnée. Crise linguistique, inflation d’une classe politique incompétente et crise des nos plus grosses institutions bancaires. Lippens, le roi de la Bonne Gouvernance, le Zorro des institutions belges menacées, le manager de l’année maintes fois récompensé...voit l’imposant empire qu’il s’était concocté éclater comme un ballon d’enfant trop gonflé : pschhhhtit, parti, envolé, y a plus.

L’envie de planter un drapeau belge au sommet d’une grande institution financière internationale, n’était pas sa seule ambition, toute la classe politique en mal de projets de société, appréciait l’initiative à sa juste valeur. La preuve que la Belgique peut encore être actrice sur la scène internationale devait être livrée. Pauvre Belgique, pauvre classe politique. On en oublie le bon sens de Sarkozy, plus opportuniste que visionnaire, certes, mais qui dit très justement qu’il faut revenir à un capitalisme d’entrepreneurs. Et, là, en Belgique, on est mal barre. Avec une région où le chômage met des familles, de génération en génération, à l’abri du besoin de travailler et où la richesse accumulée par d’autres grandes familles met leurs héritiers à l’abri d’entreprendre parce que le rendement de l ’argent est supérieur au rendement du travail. Des plus riches aux plus démunis (mais pas tant que ça), une chose semble sûre, il faut désinvestir le travail.

Et que se passera-t-il quand plus personne ne travaillera ? On ira tous se planquer à l’abri des politiques qui continueront à creuser la dette de l’état en échange de promesses de vote ? La vraie crise est là.
Heureusement, il y a de l’espoir. Une étude récente demandait au public à qui il se fierait pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes ? Majoritairement, ils ont répondu qu’ils se fieraient à eux-mêmes. Manque d’humilité, diront les élus et les spécialistes ?
Peut-être pas.

Depuis la révolution industrielle, nous vivons et surfons sur une courbe de croissance absolue. Son développement explosif met la société à rude épreuve. L’organisation sociale est régulièrement, manifestement en retard, par rapport à l’explosion technologique. La croissance technologique depuis 1750 a entraîné, malgré les retards, un essor de la démocratie, des marchés libres et de la science...même en Chine et en Inde, quoi qu’on en dise. Mais la vigilance s’impose. En 2004, aux dernières élections américaines, 98% des membres du congrès ont été réélus. Personne pour les challenger. C’était aussi l’époque des grands scandales dans le monde des affaires. La démocratie s’enlise et les marchés sont moins libres qu’on ne le dit au pays de la Liberté. Obama réveillera-t-il l’Amérque ou les Américains éveilleront-ils leurs dirigeants ?

Je vois de l’espoir dans la vague de fond irréversible qui est celle de l’accès à la connaissance et du partage d’idées. S’ils continuent comme ils le font, la Chine et l’Inde vont apporter 2,3 milliards de cerveaux et l’ Afrique, 650 millions d’autres qui viendront enrichir notre capacité à amplifier les possibilités et potentialités d’un système humain libre et démocratique qui se tisse sur la planète.

Que deviendra-t-il, comment évoluera-t-il ? Personne ne peut en augurer. Mais nous savons tous que nous devons faire face solidairement à trois défis :
1. nous devons mettre un terme à l’épuisement et la pollution de nos ressources.
2. nous devons donner un cadre et un sens au développement des technologies pour qu’elles se développent en harmonie avec la société des humains : le nucléaire, les OGM, les nanotechnologies, le clônage, l’intelligence artificielle peuvent être la meilleure et la pire des choses.
3. Nous devons respecter l’altérité. Hélas, le respect de la culture de l’autre n’est pas ce que l’humanité ait réussi de mieux. On préfère de loin la pensée unique.Depuis la conquête de l’Amérique jusqu’aux guerres des religions, il n’y a que peu d’endroits au monde où des cultures différentes ont pu vivre en harmonie. Il y avait la Belgqique, certes.

Tout cela va exiger beaucoup de travail, de courage et de vision de la part de nos dirigeants politiques et économiques. Mais aucun de nous ne pourra se cacher derrière eux. L’évolution sociale est un algorithme qui répond à la fonction qu’on lui donne. Si, en tant qu’individus, nous demandons aux marchés et aux politiciens d’assouvir nos envies à court terme, de remplir nos vies de biens matériels sans souci pour la planète et les générations futures, c’est ce que nous aurons. En décidant pour qui nous votons, pour qui nous travaillons, chez qui nous achetons, nous influençons l’algorithme de l’évolution et les grands ne pourront que s’adapter. Ceux qui vivent aujourd’hui dans le marketing, sont aux premières loges pour s’en rendre compte. Le marketing devient une conversation. Et tant pis si nous nous limitons encore à des débuts de conversations, des conversations forcées ou, carrément, de fausses conversations, au-moins, nous découvrons. Les entreprises, avant le politique , découvrent que la survie et l’évolution est une question de partenariat. A qui se fier ? A soi pourvu qu’on opte pour le long terme et qu’on se sente partenaire de la planète au lieu d’agir en faveur du repli sur soi et de la haine de l’autre.


Patrick Willemarck

Si le sujet vous intéresse, je vos conseille de lire:
-The origin of wealth de Eric Beinhocker
-Homo Sapiens 2.0 de Gérard Ayache
-Join the conversation de Joseph Jaffe

Aucun commentaire:

Welcome on Patrick Willemarck's blog

I'm the founder of Dialog Solutions.
On this blog I want to share views and opinions about business and more specifically about Brands, Consumers, Marketing, market research, innovation, loyalty, etc., all those business aspects that are deeply affected by social media.
Every company shouldn't be present on every social media network. but every company is becoming porous to the outside world and has therefore to become both social and media.

Patrick